Dario Diofebi réalise un coup de maître avec son premier roman, nous plongeant au cœur de Las Vegas, la « ville du péché », où l’avidité du jeu règne en maître. Son talent pour capturer le réalisme et le lyrisme de cette ville brille à chaque page, faisant de lui un écrivain à la fois audacieux et bluffant.
Dans le monde du poker, le joueur peut utiliser ses cartes pour bluffer, mais lorsque Dario Diofebi prend la plume, sa capacité à mentir doit être tout aussi forte. Né à Rome en 1987, Diofebi a d’abord embrassé une carrière de joueur en ligne après avoir terminé ses études en littérature comparée. En 2013, il a quitté sa « Ville Éternelle » pour s’installer à Las Vegas. Pendant trois ans, il a vécu en tant que joueur professionnel de poker avant de déposer ses cartes pour se consacrer à l’écriture à l’université de New York. Aujourd’hui, il enseigne cette discipline et partage son temps entre Brooklyn et Rome. Son premier roman, « Paradise, Nevada », plonge le lecteur dans l’univers de Las Vegas, en particulier du célèbre Strip.
Le récit débute par une explosion le 1er mai 2015 au Positano, un casino fictif , au cœur du livre. Pour découvrir qui est responsable de cet acte, le lecteur est invité à parcourir les 600 pages qui suivent. En attendant, l’histoire remonte six mois en arrière, se déroulant à travers les parcours de quatre personnages qui arrivent un par un dans la capitale des joueurs.
Tout d’abord, Ray Jackson, un ancien as du poker en ligne, doué pour les chiffres et les statistiques. Puis Mary Ann, serveuse au Positano, mêlée à une entreprise de sabotage. Tommaso, un Italien qui a gagné son séjour à Las Vegas en remportant un tournoi à Rome, mais qui est devenu clandestin après l’expiration de son visa. Enfin, Lindsay, une journaliste mormone déterminée à enquêter sur le milliardaire qui dirige le casino.
Dario Diofebi entrelace habilement leurs trajectoires pour tisser une intrigue complexe mêlant trafics, corruption syndicale, rivalités entre les exploitants de casinos, piratages informatiques et luttes sociales. À travers un jeu de cartes savamment orchestré, ces destins s’entremêlent pour donner vie à un tableau vivant de Las Vegas, une ville-monde où les flux financiers sont aussi démesurés que les mouvements migratoires. Cette fresque humaine d’envergure, à la fois tentaculaire et audacieuse, est une célébration jubilatoire de la complexité de Las Vegas et de ses habitants.
« Paradise, Nevada » de Dario Diofebi, traduit de l’anglais par Paul Matthieu, 656 pages, chez Albin Michel, 23,90€.
J’aime ça :
J’aime chargement…